Читать онлайн «Paludes»

Автор Андре Жид

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André Gide

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PALUDES

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(1895)

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Table des matières

HUBERT ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . . 6

ANGÈLE... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . 15

LE BANQUET ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . 33

HUBERT OU LA CHASSE AU CANARD ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . 63

ANGÈLE OU LE PETIT VOYAGE ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... 76

DIMANCHE ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...

... ... ... ... ... ... 80

ENVOI... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . 92

ALTERNATIVE... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . . 95

TABLE DES PHRASES LES PLUS REMARQUABLES DE

PALUDES... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . . 97

À propos de cette édition électronique... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . . 98

Pour mon ami

EUGÈNE ROUART

j’écrivis cette satire de quoi.

– 3 –

Dic cur hic

(L’autre école)

– 4 –

Avant d’expliquer aux autres mon livre, j’attends que d’autres me l’expliquent. Vouloir l’expliquer d’abord c’est en restreindre aussitôt le sens ; car si nous savons ce que nous voulions dire, nous ne savons pas si nous ne disions que cela. –

On dit toujours plus que CELA. – Et ce qui surtout m’y intéresse, c’est ce que j’y ai mis sans le savoir, – cette part d’inconscient, que je voudrais appeler la part de Dieu. – Un livre est toujours une collaboration, et tant plus le livre vaut-il, que plus la part du scribe y est petite, que plus l’accueil de Dieu sera grand. – Attendons de partout la révélation des choses ; du public, la révélation de nos œuvres.

– 5 –

HUBERT

– 6 –

Mardi.

Vers cinq heures le temps fraîchit ; je fermai mes fenêtres et je me remis à écrire. À six heures entra mon grand ami Hubert ; il revenait du manège.

Il dit : « Tiens ! tu travailles ? »

Je répondis : « J’écris Paludes.

– Qu’est-ce que c’est ? – Un livre.

– Pour moi ? – Non.

– Trop savant ?… – Ennuyeux.

– Pourquoi l’écrire alors ? – Sinon qui l’écrirait ?

– Encore des confessions ? – Presque pas.

– Quoi donc ? – Assieds-toi.

Et quand il fut assis :

« J’ai lu dans Virgile deux vers :

Et tibi magna satis quamvis lapis omnia nudus

– 7 –

Limosoque palus obducat pascua junco.

« Je traduis : – c’est un berger qui parle à un autre ; il lui dit que son champ est plein de pierres et de marécages sans doute, mais assez bon pour lui ; et qu’il est très heureux de s’en satisfaire. – Quand on ne peut pas changer de champ, nulle pensée ne saurait être plus sage, diras-tu ?… » Hubert ne dit rien. Je repris : « Paludes c’est spécialement l’histoire de qui ne peut pas voyager ; – dans Virgile il s’appelle Tityre ; – Paludes, c’est l’histoire d’un homme qui, possédant le champ de Tityre, ne s’efforce pas d’en sortir, mais au contraire s’en contente ; voilà… Je raconte : – Le premier jour, il constate qu’il s’en contente, et songe à qu’y faire ? Le second jour, un voilier passant, il tue au matin quatre macreuses ou sarcelles et vers le soir en mange deux qu’il a fait cuire sur un maigre feu de broussailles. Le troisième jour, il se distrait à se construire une hutte de grands roseaux. Le quatrième jour, il mange les deux dernières macreuses. Le cinquième jour, il défait sa hutte et s’ingénie pour une maison plus savante. Le sixième jour…